LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ DENTAIRE
Le chirurgien-dentiste
Les chirurgiens-dentistes réalisent la très grande majorité des soins dentaires et prothèses.
Ils sont classés en 3 catégories.
Elles déterminent les honoraires pratiqués et le niveau de remboursement de la Sécurité sociale.
- Les chirurgiens-dentistes : Ils représentent la majorité des praticiens. Les tarifs sont encadrés pour les soins et actes chirurgicaux et les honoraires sont libres pour les actes prothétiques et orthodontiques.
- Les chirurgiens-dentistes : conventionnés avec droit de dépassement permanent. Leurs honoraires sont libres. Ils peuvent donc pratiquer des dépassements d’honoraires. Pour l’ensemble des chirurgiens-dentistes conventionnés, vous êtes remboursé(e) par la Sécurité sociale sur la base du tarif de convention.
- Les chirurgiens-dentistes non conventionnés : Ils peuvent pratiquer les honoraires de leur choix. Attention : à la différence des praticiens conventionnés, vous êtes remboursé par la Sécurité sociale sur une base très faible appelée tarif d’autorité.
Le stomatologue
C’est un praticien qui exerce généralement en milieu hospitalier. Il est amené à réaliser des interventions de chirurgie maxillo-faciale. Ses honoraires sont régis suivant les mêmes règles que pour les médecins spécialistes (conventionnés secteur I ou secteur II, non conventionnés).
LES SOINS PRATIQUÉS PAR LE CHIRURGIEN DENTISTE
La visite chez le chirurgien-dentiste ne s’inscrit pas dans le parcours de soins. C’est pourquoi, il est important de connaître les différents types de soins effectués et pour chacun d’eux les tarifs et les niveaux de remboursement.
Les soins dentaires (soins courants d’une carie, dévitalisation, détartrage)
Les honoraires sont fixés par la Sécurité sociale. Les seuls actes de soins pour lesquels votre praticien a droit aux honoraires libres sont appelés inlay ou onlay (réalisation d’une pièce prothétique en métal, résine, ou en céramique, scellée sur la dent et destinée à remplacer la perte de substance due à une carie).
Les actes d’orthodontie (correction de malposition dentaire et malformation des mâchoires)
Actes à honoraires entièrement libres.
Les Prothèses
Les tarifs sont libres et fixés par le praticien.
Les actes de parodontologie (soins concernant la parodonte, c’est-à-dire les tissus entourant la dent : la gencive et l’os)
La plupart ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. La souscription d’une complémentaire santé peut comporter une garantie spéciale pour la prise en charge de tout ou partie de ces actes. Il en est de même pour la pose des implants.
LE DEVIS DENTAIRE
Si l’examen clinique effectué par le dentiste débouche sur la nécessité de soins, il vous établira un plan de traitement.
Il doit obligatoirement vous remettre un devis qui fixe ses dépassements de la base de remboursement de la Sécurité sociale et ses honoraires. Ce devis doit vous informer sur les différentes solutions thérapeutiques pouvant être adaptées à votre situation.
Quel que soit le traitement, vous devez avoir un temps de réflexion suffisant pour vous permettre de réfléchir aux solutions proposées et d’interroger votre complémentaire santé pour connaître votre reste à charge.
Afin d’éviter tout risque de contentieux, communiquez votre devis par email, par fax, par courrier ou via l’espace client à votre complémentaire qui vous répondra par écrit.
Ce devis doit comporter :
- La localisation et la description détaillée du traitement,
- La nature des matériaux employés,
- La codification et la prise en charge du régime de base.
QUELS SONT LES REMBOURSEMENTS DE LA SÉCURITÉ SOCIALE POUR LES SOINS ET PROTHÈSES DENTAIRES ?
Les consultations dentaires
Hors dépassement d’honoraires, les consultations chez le dentiste ou le médecin stomatologiste sont bien remboursées par la Sécurité Sociale :
- 16 euros pour une consultation chez un chirurgien-dentiste de secteur 1 qui pratique un tarif à 23 euros. Votre reste à charge est dont de 7 euros (6 euros plus la participation forfaitaire de 1 euro qui reste à votre charge quelle que soit la mutuelle choisie).
- 18,60 euros pour un médecin stomatologiste de secteur 1 qui propose un tarif de 28 euros. Il vous reste donc 9,40 euros à régler.
Les soins dentaires
Les soins dentaires sont eux aussi plutôt bien remboursés par la Sécurité Sociale à hauteur de 70% d’un tarif de convention qui varie selon l’acte pratiqué. Cela concerne les interventions suivantes :
- Le détartrage remboursé à 70% de 28,92 euros soit 20,24 euros.
- Le traitement d’une carie une face à 70% de 25,06 euros soit 17,54 euros.
- Le traitement d’une carie deux faces à 70% de 42 euros soit 29,40 euros.
- Le traitement d’une carie trois faces et plus à 70% de 53 euros soit 37,10 euros.
- La dévitalisation d’une incisive ou d’une canine à 70% de 33,74 euros soit 23,61 euros.
- La dévitalisation d’une prémolaire à 70% de 48,20 euros soit 33,74 euros.
- La dévitalisation d’une molaire à 70% de 81,94 euros soit 57,35 euros.
- L’extraction d’une dent de lait à 70% de 25 euros soit 17,50 euros.
Les prothèses dentaires
Les prothèses dentaires sont le parent pauvre des remboursements de la Sécurité Sociale. La base de remboursement est très faible et l’Assurance Maladie ne vous rembourse que 70% de ce tarif fixe. Même si, depuis le 1er avril 2019, 12 actes prothétiques ont vu leur montant plafonné. Ceci pour minimiser le reste à charge des patients. Le tableau ci-dessous vous indique le montant remboursé par la Sécurité Sociale, le plafond de l’acte et votre reste à charge sans mutuelle dentaire.
Type d’acte | Montant maximal de l’acte prothétique | Montant remboursé par la Sécurité Sociale | Reste à charge sans mutuelle dentaire |
---|---|---|---|
Inlay-core | 230 euros | 63 euros | 167 euros |
Couronne dentaire | 530 euros | 75,25 euros | 454,75 euros |
Bridge de trois éléments | 1 465 euros | 195,65 euros | 1269,35 euros |
Traitement d’orthodontie
Le traitement d’orthodontie est pris en charge à partir du moment où il débute avant le 16e anniversaire de l’enfant. Une demande d’accord préalable est nécessaire. Le tarif de ces traitements étant libre, il n’est pas rare que les montants remboursés soient insuffisants. Ainsi le traitement semestriel est remboursé 193,50 euros et la contention de 1re année 161,25 euros. La séance de surveillance et la contention de 2e année respectivement 7,53 euros et 75,25 euros.
Les agénésies dentaires multiples
La prise en charge des agénésies dentaires multiples s’effectue dans le cadre d’une Affection de longue durée (ALD). Cette maladie consiste en l’absence de formation d’une ou de plusieurs dents. La Sécurité Sociale rembourse le traitement implantaire nécessaire à condition que le protocole de soins ait été accepté par l’Assurance Maladie.
QU’EST-CE QU’UNE MUTUELLE DENTAIRE ?
Une mutuelle dentaire vient compléter les faibles remboursements de la Sécurité Sociale, notamment en ce qui concerne les implants, bridges et autres couronnes dentaires.
QUELLES SONT LES GARANTIES D’UNE MUTUELLE DENTAIRE ?
Une mutuelle dentaire présente plusieurs niveaux de garantie :
- Une mutuelle dentaire de base ne prend bien en charge que les soins dentaires à condition que le chirurgien-dentiste ne pratique pas de dépassements d’honoraires. Il arrive qu’elle propose un forfait pour le remboursement des implants, des prothèses et de l’orthodontie. Mais cette somme est assez basse : de l’ordre de 100 à 200 euros. Elle est donc insuffisante si vous avez recours à des actes prothétiques onéreux comme la pose d’une prothèse plurale (bridge) dont le coût peut atteindre les 1 500 euros. Ou encore la pose d’une couronne dentoportée céramométallique dont le tarif peut atteindre 530 euros.
- Les mutuelles médianes commencent à prendre en charge les petits dépassements d’honoraires chez le chirurgien-dentiste. Les sommes allouées aux actes prothétiques sont plus conséquentes de l’ordre de 300 à 500 euros environ. Le remboursement de l’orthodontie s’entend par semestre et non annuellement comme c’est le cas dans de nombreuses couvertures d’entrée de gamme. La prise en charge peut être plus conséquente après un délai de carence de douze mois.
- Avec une mutuelle dentaire haut de gamme vous êtes presque intégralement remboursé. Qu’il s’agisse des dépassements d’honoraires chez le dentiste, des prothèses et implants ou des traitements d’orthodontie (consultation, contention et suivi). Attention toutefois, de nombreuses mutuelles appliquent des plafonds annuels au-delà duquel elles ne vous remboursent pas.
COMMENT CHOISIR UNE MUTUELLE DENTAIRE ?
Avant de choisir une mutuelle dentaire, posez-vous la question de vos besoins réels :
- Vous avez des dents saines et aucun besoin de prothèses ? Vous êtes jeune et n’avez pas d’enfants ou des enfants en bas-âge ? Pour vous une mutuelle dentaire de base suffit. Vous avez juste besoin d’une prise en charge pour vos visites annuelles de contrôle chez le dentiste et/ou le suivi de la croissance des dents de vos enfants. Si ces derniers sont un peu plus âgés - à partir de 6-7 ans - commencez à anticiper d’éventuels soins d’orthodontie. C’est en effet dès 7 ans que les spécialistes conseillent de commencer un travail orthodontique.
- Vous avez des besoins moyens pour vos dents ? Vous avez quelques plombages, des besoins imminents en couronne dentaire ou implant présentant un tarif moyen ? Pour vous une mutuelle médiane convient. N’oubliez pas d’anticiper vos besoins, notamment si vous présentez un profil dit à risques : fumeur, antécédents de problèmes dentaires dans votre famille...
- Vous avez besoin d’un appareil dentaire partiel ou complet ? Vos dents sont assez abîmés ? Vos enfants vont devoir suivre un traitement orthodontique ? Une mutuelle dentaire couvrante s’impose. Son intervention minimise fortement votre reste à charge, notamment pour les actes d’implantologie très coûteux, tels que les couronnes céramiques qui peuvent atteindre 1 500 euros et les couronnes céramo-métalliques dont le prix maximal s’élève à 1 300 euros environ.
Les points d’attention : délai de carence et plafonds de remboursement
Étant donné le coût élevé de certains actes d’implantologie dentaire, de nombreuses mutuelles pratiquent ce que l’on appelle un délai de carence. C’est-à-dire qu’elles ne vous remboursent qu’après un certain laps de temps après la souscription. Un délai qui peut être compris entre trois mois et un an. Certaines minimisent leurs remboursements. Par exemple elles vous octroient 300 euros la première année pour votre implant dentaire et 500 euros dès la deuxième année de souscription. Si vous avez un besoin dentaire imminent, choisissez donc une couverture sans délai de carence. Elle sera sans doute un peu plus cher mais vous serez pris en charge immédiatement.
Soyez également attentif aux plafonds de remboursements qui sont très fréquents en dentaire. Certaines interventions étant extrêmement coûteuses, certaines complémentaires fixent un seuil au-delà duquel elles ne vous remboursent pas. Ce montant est variable et peut tout de même atteindre plusieurs milliers d’euros pour les mutuelles les plus couvrantes.
Les réseaux de soins : un service complémentaire pour accéder à des tarifs moins chers
Comme en optique, de nombreuses mutuelles dentaires ont mis en place ce que l’on appelle un réseau de soins. Les chirurgiens-dentistes et médecins stomatologistes qui adhèrent à ces réseaux s’engagent à pratiquer des tarifs raisonnés. Ce qui minimise d’autant votre reste à charge, même si vous n’avez pas souscrit une mutuelle très couvrante. Deuxième avantage ? Ces réseaux proposent le tiers payant. Vous n’avez donc aucune avance de frais à consentir pour vos soins dentaires.
Qu’est-ce que le projet du reste à charge zéro en dentaire ?
Le projet du reste à charge zéro en dentaire va entrer en vigueur au 1er janvier 2020. Il prévoit que toutes les mutuelles commercialisant des contrats responsables devront proposer un remboursement minimal à leurs adhérents. Pour le dentaire, la mise en place s’effectuera en deux temps :
- Dès le 1er janvier 2020, le reste à charge sera nul pour les actes prothétiques suivants : pose d’un inlay-core, d’une couronne dentaire dentoportée ou d’une prothèse amovible définitive complète bimaxillaire à châssis métallique.
- Au 1er janvier 2021, de nombreux autres actes prothétiques seront concernés par cette mesure sans que l’on sache encore, pour l’heure, lesquels seront concernés.
Surcomplémentaire dentaire : un bon choix ?
La plupart des mutuelles offrant une bonne prise en charge des soins et prothèses dentaires proposent également une couverture élevée sur les autres garanties. Si vous avez de faibles besoins en optique, en hospitalisation ou en consultations médicales, vous allez vous retrouver avec une complémentaire santé qui présente une cotisation onéreuse et des garanties qui ne vous serviront à rien. D’où l’utilité de souscrire une mutuelle de base pour vos soins courants et une surcomplémentaire dédiée au dentaire.
COMMENT FAIRE BAISSER LE PRIX D’UNE MUTUELLE DENTAIRE ?
- Vous avez de faibles revenus ? La complémentaire santé solidaire (qui a remplacé la CMU-C et l’ACS au 1er novembre 2019) peut vous aider à acquérir une mutuelle santé dentaire. Une personne seule avec un revenu maximal de 8 951 euros pourra bénéficier d’une mutuelle gratuite. Si vous avez des revenus inférieurs à 12 084 euros, vous devrez verser une petite participation : par exemple 14 euros si vous avez entre 30 et 49 ans. La prise en charge du dentaire est actuellement assez faible au sein des contrats compatibles avec la mutuelle 1 euro : seuls les soins dentaires sont bien remboursés. Cela devrait évoluer au moment de la mise en place du reste à charge zéro au 1er janvier 2020 et au 1er janvier 2021.
- Vous êtes salarié ou votre conjoint est salarié ? Vous avez droit à une mutuelle santé d’entreprise à titre individuel ou en tant qu’ayant-droit. L’avantage ? Ce type de couverture est souvent très couvrante et votre employeur ou celui de votre conjoint doit la prendre en charge à 50%. Ce qui minimise le coût de votre complémentaire.
- Comparer les mutuelles santé dédiées au dentaire sur notre comparateur ci-dessous. Vous trouverez ainsi facilement la complémentaire au meilleur prix, qui rembourse bien et qui colle à vos besoins.